Il y a quelques années, lassé de ma carrière dans les métiers de l’ameublement, à la recherche de liberté et d’authenticité, mon attention s'est vite portée sur LE couteau, pas UN couteau, pas MON couteau. Mais LE couteau en tant que vecteur, en tant que symbole.Quel meilleur compagnon pour partir à l'aventure qu'un couteau, quel outil plus simple et plus symbolique de nos campagnes ? Trop tard pour faire marche arrière, l'évidence était là, claire et tranchante : je devais faire des couteaux.Les premières déceptions ne se firent pas attendre accompagnées de leurs lots de brûlures. La dure réalité était là : c'était tout un univers qu'il fallait domestiquer, comme il me fallait apprivoiser le feu et dompter le marteau. De déceptions en réussites. Doucement les brûlures devinrent le signe d’une journée bien remplie, les entailles des encouragements. Et oui ! C’'est bien la vocation première d'un couteau que de couper ! Doucement le feu devint ami, la brutalité du marteau -maintenant libéré- s'était mise au service de la finesse de la ligne.